1925. Dans un parc de Reims, Lecomte et Daumal, élèves de terminale, affrontent la mort. Sous le regard de deux camarades, Daumal, le premier, appuie sur la gâchette d’un revolver pointé sur son coeur. Auparavant ces jeunes préparaient une réunion des « Phrères simplistes », groupe qu’ils ont créé, liés par une amitié indéfectible et une passion pour une poésie rimbaldienne, novatrice, expérimentale. Le père de Lecomte refuse de l’envoyer en hypokhâgne à Paris avec son « phrère » Daumal. Claire Barré, écrivain et scénariste (Baudelaire, le diable et moi, NB juillet-août 2015), fascinée par les oeuvres de ces rivaux de Breton et des surréalistes, reconstitue les jours où ils voulurent se suicider pour ne pas être séparés. Plutôt mourir que ne pas vivre réellement. Essayer un total « dérèglement des sens », drogues, excès de toutes sortes. Connaissant intimement l’oeuvre des deux artistes, l’auteur entremêle avec bonheur leurs poèmes et son propre texte et plonge avec ces deux adolescents doués, fragiles, arrogants, sincères, écartelés entre des pulsions, mortifères ou créatrices, dans un tourbillon de jeunesse, de sensualité, de désirs. Phrères, ode vibrante aux forces de l’amitié, de la poésie, est également un thriller qui tient en haleine jusqu’au bout. (C.P. et C.R.P.)
Phrères
BARRÉ Claire