Pied-de-fer (Asgard ; 1)

DORISON Xavier, MEYER Ralph

Né avec un pied en moins, le bébé est maudit et innommable au sens propre du terme : telle est la tradition viking. Leif, le père, la rejette avec rage et baptise son fils Asgard, méprisant la colère des dieux. 40 ans plus tard, Asgard, alias Pied-de-fer, est une force de la nature, extrêmement habile, mystérieux et solitaire : sa difformité est toujours tabou pour les siens. C’est pourtant lui qui est choisi par le seigneur du lieu pour débarrasser la contrée d’un gigantesque monstre aquatique sanguinaire. Belle occasion pour Asgard de prendre sa revanche sur la vie en même temps que sur le « Serpent Monde », qu’on dit annonciateur de la fin des temps.

Tout l’album repose sur la lutte entre l’homme et la Bête, splendidement mise en scène, illustrée et colorisée. Les couleurs sombres, verdâtres presque glauques, rendent le décor lourd, grandiose et impressionnant. Les jeux d’ombre et de lumière, couleurs rouge sang et feu, vrillent l’espace des flamboiements de lutte et de terreur. Du tout se dégage une impression de déchainement de forces opposées où mieux vaut être héros qu’infirme. La vie en ces temps là est plus que rude, rudes aussi les relations humaines, et l’espièglerie de la jeune Sieglind a bien du mal à égayer l’atmosphère. Même ému par sa jeunesse et son intrépidité, Pied de fer ne lâche pas d’un pouce. Le second et dernier volume dira ce qu’il en advient.