Pieds nus dans la nuit

Louise et Tom, Baptiste et Claire, non plus deux, mais quatre têtes sous un même bonnet ; ils fêtent quatre ans de connivence sans faille par « l’anniversaire de l’amitié ». Une semaine de vie sauvage les fait rêver que cela dure toujours. Mais des fêlures fines font leur chemin. Quand Claire, d’une maigreur anormale, est hospitalisée, le groupe se défait et Louise revit leur histoire.Il faut du temps à la narratrice pour comprendre : peurs, déception sentimentale, rancunes, sont la marque de son intransigeance. Idéaliste, le personnage a du mal à renoncer à la partition « pour toujours » du quatuor d’enfance. Cet apprentissage constitue l’ossature du roman, entre évocation nostalgique du passé et adaptation au présent. Chacun à son rythme vit cette transition ; la romancière joue, avec finesse, de ces tempos différents pour éclairer la personnalité des quatre ados et redistribuer les cartes de leurs relations. Le ton est juste, servi par la qualité de l’écriture. Pour tout adolescent vivant douloureusement ce passage.