Sur sa paillasse de la prison centrale de Bergen, entre concentration et divagation, Varg Veum plonge dans un cauchemar duquel émergent des visages, déformés ou anonymes, des bribes de phrases, des bouteilles, des bandes-son, des noms, pas d’enfants. Une sorte de revue mitée de sa vie de patachon depuis la mort de sa compagne.
Après Où les roses ne meurent jamais (HdN août 2018), la série policière de Gunnar Staalesen s’allonge d’un dix-septième ouvrage mettant en scène le détective Varg Veum. Cette fois, l’auteur donne à son héros fétiche le double rôle de victime et d’enquêteur. De la pédopornographie immonde a infecté son ordinateur. Qui peut lui en vouloir à ce point ? Le lecteur se bat pour retenir les noms des nombreux suspects pendant que Veum ferraille avec ses trous de mémoire. Une évocation bien venue de la cybercriminalité, un style retenu pour aborder les images pédophiles, un suspense tranquille. On frissonne peu mais on ne s’ennuie pas. (C.R.-P. et Maje)