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Pierre Clémenti naît en 1942, d’une mère démunie et de père inconnu, connaît l’Assistance publique, le “bagne d’enfants”… Mais sa beauté magnétique, son élégance naturelle, son appétit d’apprendre le font remarquer dès seize ans. À la radio, au cinéma, au théâtre, il révèle très vite ses dons exceptionnels et joue avec les plus grands, Buñuel, Bertolucci, Pasolini… Aussi bien poète, musicien, cinéaste inspiré, il est de toutes les fêtes, de tous les projets audacieux, à Paris, à Rome, à New York… Mais sa quête d’absolu et son enfance blessée le poussent vers l’alcool, les drogues. Désintoxications, hôpital psychiatrique, dix-sept mois (injustes) de geôles italiennes : il touche presque le fond et meurt d’un cancer du foie en 1999.
Pour son premier livre (récit-roman), la démarche de Jeanne Hoffstetter, affective, brouillonne, répétitive, fait alterner interviews, recherches dans la presse et l’édition, scènes supposées (« Je t’aurais dit, tu aurais répondu »…), pages d’un manuscrit (précédent ?), décryptages de ses entretiens avec Pierre. Et pas de photos, malheureusement ! Cependant, intelligemment documentée, l’évocation de ce “passant considérable” reste attirante.