Haru, jeune homme singulier et séduisant, est le frère d’Izumi, le narrateur, spécialiste de génétique, un brin naïf, et ne partage pas le dégoût qu’a son cadet de la « chose sexuelle ». Le père biologique d’Haru était un jeune violeur et son « vrai » père est celui qui l’a l’accepté. Quand éclatent d’étranges incendies, les deux frères veulent comprendre. Car le pyromane laisse des indices – à travers des tags que Haru est justement chargé d’effacer. Se croisent alors des détectives, vrais ou faux, une très jolie fille, les ombres de Jean-Luc Godard, de Picasso, d’Audrey Hepburn et de Gandhi…
Enquête policière, existentielle et génétique, conte loufoque, parfois cruel… Isaka est à l’aise partout dans ce roman, trésor d’imagination et de poésie à l’image du précédent (La prière d’Audubon, Livre du Mois NB février 2011). Subtil conteur, il traite avec légèreté un sujet grave, dans un roman asiatique pétri de culture occidentale au parfum doublement dépaysant : Japon des années quatre-vingt-dix et Europe des années soixante et soixante-dix. Les relations familiales subtilement évoquées – le viol de la mère traité avec une délicatesse inattendue – rendent très proches, avec tendresse, les personnages.