Pierrot le fou (À la vie À la mort ! ; 1)

RODOLPHE, SÉJOURNÉ Gaël

Hospitalisé sous un faux nom, Loutrel, dit « Pierrot le fou », est extrait de la clinique par ses amis. Mais les cahots  du transfert l’achèvent. Il sera enterré nuitamment dans une petite île près de Porcheville. Commençant par cet épilogue macabre, le récit rejoint le célèbre gangster dans les faubourgs de Marseille, où il essaie, sans grand succès, de devenir souteneur. Ensuite, c’est le casse du Crédit Lyonnais et un séjour plutôt rude dans les bataillons d’Afrique à Tataouine. Puis, tandis que la brigade des agressions est sur les dents, la Poste de Nice est dévalisée. On reverra enfin Pierrot jouer un drôle de jeu en marge de l’armée de libération, sous le pseudonyme du Lieutenant d’Héricourt.  Dans un style très classique, le livre dresse du fameux voyou, un portrait sans critique ni empathie. Il insiste, selon une chronologie non linéaire, sur les passages les plus connus de sa vie. L’épisode  africain occupe à lui seul dix planches, sans doute pour démontrer que le héros n’a pas froid aux yeux. Riche en décors soignés et en sensuelles courbes féminines, l’image, est précise et agréablement mise en couleur.  A l’encontre des « tractions avant », évoluant avec vivacité, les personnages semblent souvent un peu figés. L’ensemble se lit cependant sans ennui. (P.P. et C.D.)