Selon sa nature, Pitikok, le premier éveillé le matin, s’empresse de saluer tout le monde. Son bain matinal dans la rivière n’est pas tout à fait du goût du loup, qui convoque ses congénères pour se venger de l’impudent ! La lune, elle, est morose : elle ne sait plus fermer l’oeil de la nuit. Pitikok pourrait-il lui chanter de sa belle voix une berceuse pour l’endormir ? Corbeau, crapaud et cerf sont auditionnés, mais ne font pas l’affaire. Ou comment expliquer avec malice pourquoi les loups « chantent » quand la lune monte.
À la fois héritier et « ancêtre précolombien » des Petites Poules, héroïnes récurrentes des deux auteurs, Pitikok en a la jovialité et l’énergie inépuisable, la manie aussi de se lancer tête baissée dans des aventures périlleuses. Le décor, proche des espaces nord-américains, et la plume d’indien rouge, magique, ancrent ses exploits dans un environnement encore vierge, un peu comme une découverte du monde à travers les yeux d’un jeune enfant, lors de ses premières confrontations aux choses et à ses semblables. Enjoué, et finalement pas si naïf qu’il n’y paraît.