Le pĂšre de la narratrice est mort brutalement alors quâelle nâavait que treize mois. Sa mĂšre sâest remariĂ©e peu dâannĂ©es plus tard et la famille sâest reconstruite avec un nouveau papa, attentif et aimant. Le souvenir du disparu, juif dâorigine tunisienne, porteur dâune culture diffĂ©rente, est cependant restĂ© vivace, entretenu par une grand-mĂšre inconsolable. Devenue adulte, lâorpheline se rend compte quâelle nâa jamais pardonnĂ© Ă son pĂšre de lâavoir abandonnĂ©e, au point de pas avoir voulu continuer Ă porter son nom. Elle sâenfonce alors dans un sentiment de culpabilitĂ© destructeur.
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Ce court roman limpide, mĂȘlant souvenir et introspection est une oeuvre de rĂ©habilitation de ce pĂšre, injustement mĂ©connu. Il dĂ©crit aussi le retour Ă la lumiĂšre de cette fille qui, devenue mĂšre, vit dans la crainte obsessionnelle de mourir subitement en abandonnant, Ă son tour, ses enfants. Le lecteur peut ĂȘtre sensible Ă la sincĂ©ritĂ© du ton, Ă©ventuellement y entendre lâĂ©cho de quelque douleur propre et y trouver apaisement. Mais pour certains, peut-ĂȘtre, cette thĂ©rapie par lâĂ©criture semblera toutefois un peu forcĂ©e.