Juin 1957. Dans un village chrĂ©tien maronite du Mont-Liban, deux clans sâaffrontent. Un dimanche, une action punitive est menĂ©e par lâun des clans et se solde par plus de cinquante morts et autant de blessĂ©s. Cinquante ans plus tard, lâĂ©vĂ©nement marque encore les mĂ©moires. Certes, la vie a repris son cours. Mais tous se souviennent de la division du village en quartiers, en fonction de lâappartenance Ă lâune au lâautre grande famille, des barricades, des vengeances. Que de ragots, quand, stĂ©rile pendant quinze ans, lâune des veuves a accouchĂ©, un peu plus de neuf mois aprĂšs la tuerie, dâun enfant posthume. Le voici qui rĂ©apparaĂźt, aprĂšs plus de vingt ans dâexil, Ă la recherche de son identitĂ©.
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Construit comme Rose Fountain Motel (NB janvier 2009), ce roman ignore la chronologie, prend la voix de diffĂ©rents tĂ©moins, y compris celle du narrateur, au risque dâĂ©garer parfois son lecteur. Pour autant, lâauteur, professeur de littĂ©rature française, relate, avec un vrai talent de conteur, la mentalitĂ© trĂšs mĂ©diterranĂ©enne de cette communautĂ© divisĂ©e : la place des femmes, lâimportance du clan, le quotidien, les petits mĂ©tiers. Une ironie tendre dĂ©peint ce monde disparu oĂč, malgrĂ© la tragĂ©die, rĂ©gnait une atmosphĂšre bon enfant.