Au lendemain de la Grande Dépression, Doris se rêve institutrice et son fiancé Tup, ingénieur. Pourtant, ils abandonnent leurs aspirations universitaires pour reprendre la ferme familiale dans le Maine. Le couple, en perpétuelle interrogation, s’investit avec amour dans un quotidien agricole âpre et exigeant, également source de grandes joies et satisfactions au fil des saisons. Lorsqu’un drame abominable survient et ébranle le foyer de trois enfants, la famille bouleversée cherche à rester unie pour se reconstruire.
D’une voix douce et probablement assurée par la force de son âge, Meredith Hall, 79 ans, construit habilement une fresque familiale rurale de gens ordinaires sur plus de vingt ans. Trois voix, le père, la mère et la fille cadette, chroniquent avec candeur les hauts et les bas du quotidien de modestes paysans américains au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, leurs fragilités et leurs doutes. Les personnages, rongés par la culpabilité, sont sincères et touchants dans leur quête de résilience. Une profonde humanité articule le récit où la nature est omniprésente. Un premier roman émouvant, un regard sur la vie qui passe dans les méandres de l’amour fraternel, filial et amical. (S.D. et P.L.)