Au XVIIe siècle, en territoire Algonquin, la jeune Mataoka, fille de chef, vient de devenir femme. Elle ne manque pas de caractère et puisqu’on lui refuse de participer à la chasse, elle part seule. Ses flèches ratent leur cible et Mataoka, blessée, est secourue par un « maiak » : John Smith, soldat anglais . C’est ensuite son tour de sauver « Djosmisse » des mains des siens. Dès lors leurs sorts sont liés. Affligée du sobriquet de Pocahontas, Mataoka devra, sa vie durant, assumer les conséquences de son intégrité et son destin l’emmènera très loin de ses forêts natales et de sa vie de « sauvage » ! Adieu Walt Disney : la vraie vie de Pocahontas (= “petite dévergondée”) est rude, sombre et violente. On voit les Indiens, fiers et téméraires, en passe d’extermination et les agents de la colonisation agir sans états d’âme: amer et réaliste constat! Trois parties scindent la biographie qui repose entièrement sur l’illustation. Locatelli, qui s’est vraiment fait plaisir, détaille actions et mouvements au ralenti tandis que, souvent, il esquisse les visages. La bichromie – ocre noir et blanc – dégage un effet de monotonie parfois pesante. Au final, on est quand même pris par l’histoire d’un rêve de liberté mené jusqu’au bout, quoi qu’il en advienne, par une femme pas si faible que ça. (M.-F.L.-G.)
Pocahontas, la princesse du Nouveau Monde
LOCATELLI-KOURNWSKY Loïc