« Bien placés bien choisis quelques mots font une poésie, les mots il suffit qu’on les aime pour écrire un poème » a dit Raymond Queneau. Dans un bel album à l’allure de cahier d’écolier, couverture quadrillée, taches d’encre et papier épais, Benoit Marchon propose de découvrir cinquante-deux poèmes de Raymond Queneau et d’entrer dans un univers fait de quotidien et de bizarreries. Les poèmes sont parsemés d’argot et de mots inventés ou arrangés, à prononcer de préférence à haute voix pour les faire rimer.
Les illustrations de Thomas Baas viennent en vis-à-vis renforcer par leur simplicité le pouvoir des mots. Tout en contrastes et dégradés de gris et de beige, avec une pointe de rouge ou de jaune, ces dessins, presque des affiches dans leur épure, sont à la fois résumé et ouverture. Ces deux univers très marqués se rencontrent dans leur sobriété percutante. Une anthologie réussie avec biographie, index thématique, sans oublier la liste des recueils dont sont issus les poèmes choisis.