Point oméga

DELILLO Don

Un jeune cinéaste se rend dans une maison isolée en plein désert de l’Ouest californien pour filmer le vieux Richard Elster, un ancien du Pentagone. Une certaine forme de malaise s’installe entre les deux hommes, Elster est réticent à se laisser filmer. Arrive sa fille, petite étincelle de vie dans ce duo taciturne. Mais soudain celle-ci disparaît, et la seule chose que les policiers retrouvent est un couteau… Cette histoire s’insère entre deux chapitres qui montrent un homme immobile dans une salle vide du MoMA en train de regarder intensément la vidéo de « Psychose », le film d’Hitchcock, dans une version étirée sur vingt-quatre heures, avec un arrêt de trois seconde par image.

 

Don DeLillo (cf. L’homme qui tombe, NB juin 2008), dont l’écriture est toujours aussi austère, sèche et dépouillée, nous entraîne dans une confusion énigmatique autour de « Psychose ». Vide, silence, isolement, absence glaciale d’émotion : il livre là, plutôt qu’un roman, une recherche sur le rôle de l’image et de l’imaginaire, un éloge de la lenteur, une réflexion sur l’Amérique, la vieillesse et le temps.