Hiraka est née au Japon de parents coréens. Aujourd’hui, elle écrit des pièces de théâtre aussitôt mises en scène par un homme, très apprécié du public, qui partage sa vie. Son enfance, entre une mère hôtesse de bar et un père employé par une société de machines à sous, fut solitaire avec des mouvements de grande violence et des moments d’errance aussi. Elle suivait des hommes, cela lui arrive encore. Invitée à Séoul pour présenter une de ses oeuvres, elle s’y sent complètement étrangère. Pourtant, elle se lie d’amitié avec une jeune Coréenne de son âge qui désire ardemment étudier la sculpture au Japon. Habitée par une angoisse insidieuse, elle sent sa vie partir à la dérive.
Les rapports difficiles entre Coréens et Japonais sont au centre de ce premier roman, objet d’un procès, remanié et édité, flou et précis à la fois. Certains détails très réalistes surnagent dans un effilochage de comportements et de sensations. Les situations, en une succession hétéroclite, laissées en suspens, peuvent déconcerter mais contribuent à créer, avec des personnages écartelés, une atmosphère troublante.