Marie Richeux, animatrice de radio, présente chaque jour, dans l’émission « Pas la peine de crier » sur France Culture, une très courte chronique, « une description sonore » appelée Polaroïd. Une soixantaine de ces petites histoires sont regroupées sans ordre logique : comme les photographies sur polaroïd, elles révèlent progressivement l’image de ce qui se produit à l’instant et qui est unique. Ces éclats minuscules de vie construisent, mot à mot, des portraits aigus comme la vieille prostituée espagnole ou le type au chapeau de paille jaune, des lieux évocateurs des villes « au béton fissuré » ou des rivages à « l’horizon fermé »… L’auteur « fixe » aussi de petits drames humains, des moments flash d’une existence ordinaire. L’ensemble plutôt sombre dégage une impression de tristesse. Le style est incisif, les phrases sont courtes et l’écriture est rapide, parfois affectée… Certaines pages sont belles et poétiques, pourtant la lecture en continu de tous les textes peut devenir lassante.
Polaroïds
RICHEUX Marie