Ponti

TEO Sharlene

2003, Szu vit Ă  Singapour entre sa mĂšre, Amisa, ex-star d’une trilogie de films d’horreur ratĂ©s, « Ponti » – nom d’un ogre fantĂŽme indestructible – et une tante, auto-proclamĂ©e spirite. Son pĂšre est parti
 Au lycĂ©e Szu rebute Ă©lĂšves et professeurs par ses incessantes provocations, mais quand CircĂ© arrive, l’exclusion dont se croient l’objet les deux filles les rapproche. BientĂŽt Amisa meurt, d’un cancer quasi foudroyant, et leurs liens se resserrent – pour combien de temps ?   Trois femmes, trois Ă©poques, trois regards sur l’adolescence dans ce premier roman d’une jeune auteure singapourienne prometteuse. Szu en est le pivot. Son physique ingrat dĂ©clenche spontanĂ©ment l’antipathie ou au pire l’indiffĂ©rence et elle en Ă©prouve un ressentiment d’autant plus vif que sa mĂšre, qui ne l’a jamais aimĂ©e, fascine toujours autant par son charisme hautain et sa beautĂ©. Son amie fusionnelle a aussi sa propre souffrance, plus ambiguĂ«… Dans ce contexte moite et tendu, la jeunesse s’impose souvent : bavardage, fous rires, bons mots Ă©maillent Ă  tous moments les dialogues. De ces pages toniques Ă©mane une extraordinaire finesse d’analyse. Ce portrait d’une ironie mordante et cependant subtil d’une sociĂ©tĂ© mĂ©langĂ©e Ă©voluant vers la standardisation contemporaine est une vraie dĂ©couverte ! (A.Lec. et M.-C.A.)