Ohio, 1860. Silas, 12 ans, voit une nuit son père, génie précurseur dans le domaine de la photographie et des sciences, enlevé par trois cavaliers armés et violents. Le lendemain, quand l’étrange poney à tête blanche qui les accompagnait revient, il n’hésite pas. Il l’enfourche et part à la recherche de son père dans l’inquiétante forêt voisine.
Une ambiance de western, avec chevauchées, fusillades, courageux shérif et faux-monnayeurs patibulaires, mais pas seulement. C’est le jeune héros qui raconte son odyssée initiatique et à chaque étape, il s’interroge et philosophe. Hypersensible et empathique, il a le don de voir « ceux qui restent coincés entre deux mondes ». Son meilleur ami est d’ailleurs un fantôme adolescent, Mittenwool, soutien inconditionnel. L’évolution de la photographie, la montée du spiritisme et les prémices de la guerre de Sécession servent de toile de fond à l’intrigue. Des daguerréotypes appartenant à la collection de l’autrice, comme elle l’explique dans une intéressante postface, émaillent le texte. La riche écriture sert aussi bien la description des paysages grandioses que les réflexions matures de Silas. Les personnages secondaires, y compris Pony, la monture du jeune garçon, sont touchants. Un roman dense et original, teinté de fantastique, qui parle de quête des origines, d’amour éternel, des fils invisibles qui se tissent entre les êtres, vivants ou morts. Abordable dès le collège, par l’autrice du magnifique Wonder. (M.-C.G. et M.-J.C).