Populismes : la pente fatale

Dominique Reynié constate que l’Europe vieillissante et en plein déclin démographique est déstabilisée par plusieurs facteurs : la globalisation, l’immigration et la crise économique. Elle se trouve aussi face à une société multiculturelle qui demande la reconnaissance de ses particularités. En réaction, monte un populisme original qui transcende le clivage droite-gauche. L’auteur le définit comme un « populisme patrimonial », xénophobe, islamophobe, eurosceptique et conservateur, fondé sur la défense d’un double patrimoine : matériel – le niveau de vie – et immatériel – le style de vie. Le risque de nuisance est important en raison de la pression imposée aux gouvernements.

Professeur à Sciences-Po et président de la Fondation pour l’innovation politique, Dominique Reynié (Le vertige social-nationaliste : la gauche du Non et le référendum de 2005, NB décembre 2005) dresse un panorama de ce nouveau populisme dans l’Europe entière et à travers le monde, incluant les pays scandinaves et post-communistes, l’opposant aux anciens extrémismes de gauche ou de droite. La démonstration est parfaitement claire, brillante et étayée par de multiples chiffres et documents. Elle suppose cependant l’adhésion à une certaine conception des limites que doivent laisser franchir ou non les sociétés libérales.