Où est parti Sébastien ? Hanté par son camarade d’université, qui lui a laissé son journal avant de disparaître, le narrateur se remémore son curieux parcours, son caractère désenchanté, ses amours avortées… Sébastien n’a pas connu son père, mais par un soudain rapprochement familial, il apprend que ce dernier est un Turc d’origine persane, qu’il habite en Anatolie et il se voit remettre un cadeau aussi mystérieux qu’encombrant. Le mur de Berlin vient de tomber, Sarajevo est sous les bombes. Ces deux jeunes gens se fient au hasard et veulent exercer leur libre-arbitre. Dans cette chronique d’une disparition, l’auteur démontre que l’amitié « persiste quand l’objet a disparu ». À plusieurs reprises,il énonce son ambition – illustrer des principes par l’action –, mais le récit, un peu trop cérébral et artificiel, peine à l’atteindre. Reste une atmosphère empreinte d’un spleen baudelairien qui plane sur Paris et sur les personnages. (D.D.)
Portrait du fugitif
BORATAV David