La famille d’Erik Orsenna remerciait Dieu de permettre d’agréables baignades à Bréhat grâce au Gulf Stream. Marqué par cette influence douteuse, au mieux marginale, l’auteur étudie les origines, le tracé, les effets de ce courant et en tire des conclusions inattendues. Sa notoriété en fait le flux maritime le plus analysé par Franklin, Coriolis, Jules Verne, Maury, Albert Ier de Monaco… mais il n’est pas unique, concurrencé par El Niño, le Maelström, le Salstrauman, le Corryvreckan. Outre ces courants océaniques, exercent une forte influence ceux de lave, de glaces, des glissements tectoniques qui impriment à notre planète un mouvement perpétuel sous l’emprise du soleil, de la lune, des rotations terrestres, du vent. Socrate, l’abbé Grégoire en avaient perçu les perspectives que les Chinois ont le mieux cartographiées.
Alternant développements sur le Gulf Stream et sur tous les autres flux, Erik Orsenna, scientifique vulgarisateur, délaisse les rêveries grammaticales de Les Chevaliers du subjonctif (NB novembre 2004) pour faire vivre, avec poésie et humour, sa passion pour les courants.