AprĂšs les portraits de sa grand-mĂšre, de sa mĂšre, de ses tantes, lâauteur esquisse ceux de femmes aimĂ©es un instant, une nuit, ou toute une vie : Eugenia, la belle anarchiste espagnole qui lâa somptueusement dĂ©niaisĂ©, Dominique (Rolin), Julia (Kristeva)⊠La liste est longue, le croquis rapide, et quelques jolies formules stimulent encore lâattention. Suivent les portraits de celles qui, sous des prĂ©noms dâemprunt, sont devenues les hĂ©roĂŻnes de ses romans dont il rappelle trĂšs complaisamment les titres. Quelques figures historiques bĂąclĂ©es ferment la marche, de ClĂ©opĂątre (occasion de citer longuement Shakespeare) Ă la du Barry. Sollers (LâĂclaircie, NB janvier 2012) se regarde dĂ©sormais plus quâil ne regarde. DĂ©jĂ son enchantement tourne Ă la routine, son Ă©criture au rĂ©flexe conditionnĂ©. La construction du livre se dĂ©lite et les portraits se transforment en notes griffonnĂ©es Ă la hĂąte. Ă ce degrĂ© de nĂ©gligence, mĂȘme les inconditionnels(les) de ce sympathique libertin risquent de dĂ©serter.
Portraits de femmes
SOLLERS Philippe