Urbain Grandier est curé de Loudun dans les années 1630. Beau garçon, brillant sujet, c’est un esprit ouvert et un prêtre sincère. Aimant les femmes, il prend volontiers quelques libertés avec ses voeux de chasteté. Ces agissements indignent une partie de ses administrés, bientôt acharnés à sa perte. L’occasion leur est offerte quand un phénomène de « possession » collective se déclare au couvent des Ursulines. Grandier n’est-il pas le démon lascif qui envoûte les religieuses ? L’affaire remonte au plus haut niveau du royaume. Cette version romancée de la célèbre affaire des « Possédées de Loudun » est le premier roman de Frédéric Gros, par ailleurs auteur de plusieurs essais. Il y démontre à quel point Grandier était le coupable idéal aux yeux de la tendance conservatrice de la Contre-Réforme avec laquelle il n’est pas tendre, contrairement à la peinture qu’il fait des huguenots. À travers cette histoire, il aborde aussi de multiples questions d’une modernité qui peut étonner : rapports entre religion, justice et État, liberté de penser, manipulation politique, compromission des édiles et des juges, crédulité des faibles… Ce livre, dont l’issue est pourtant connue, surprend et marque. Autant qu’on puisse en juger il est fidèle à la réalité historique. (A.Lec. et M.-N.P.)
Possédées
GROS Frédéric