Le Poulailler était l’endroit où il allait se réfugier lorsque quelque chose n’allait pas, c’est-à-dire très souvent. Car ce petit garçon, fils d’un maçon portugais, semble avoir été le souffre-douleur d’un père brutal et exigeant qui ne lui ménageait ni les coups ni les brimades. Et de se remémorer ces horribles années en faisant la queue pour visiter un studio à louer sous les toits. L’annonce l’avait tellement séduit que lui, le petit veilleur de nuit, avait volé les papiers et feuilles de paye d’un directeur artistique. Mais l’art de la vie repose-t-il sur la duperie ?
Carlos Batista, dans Bréviaire d’un traducteur (NB juillet 2003), nous avait frappés par la qualité de ses aphorismes. Dans ce premier roman, très et trop fourre-tout, l’auteur se cache dans l’oeuf (mais ne reste pas dans sa coquille), le vocabulaire tourne autour des gallinacés. De la poule pondeuse au coq de combat en passant par le chapon, dans un style sans fard, cru mais aussi plein de brio, cette fable révèle une amertume, un violent dégoût de soi-même en particulier et des humains en général, souvent à la limite du supportable.