Un enfant d’aujourd’hui, qui vu à la télévision des fragments du film Nuit et Brouillard, fantasme à longueur de vie : ses parents ont été arrêtés, déportés, victimes de la Shoah… Et le bonheur ne peut exister pour lui ; obsédé, il perd tout commerce avec autrui, devient anorexique, flirte avec la mort. L’auteur médite, à propos de son héros, sur l’insoutenable, ce mal fait à des innocents, autrefois, qui pèse sur la génération présente.
Écrit dans une langue élégante et claire, ce texte à la deuxième personne est une adresse à la jeunesse. On y retrouve le sens du tragique de Mara (NB juillet-août 2010). Mais le héros souffre tellement qu’il en devient un prototype, une pure construction de l’esprit. Facile à lire, l’auteur en reste à la description systématique, souvent superficielle : elle tire elle-même toutes les ficelles de l’histoire et tient à le faire savoir.