Alors que son dernier roman vient dâĂȘtre Ă©ditĂ© â ce qu’il vit comme une dĂ©chirure â sa maĂźtresse lui annonce au dĂ©tour d’une conversation qu’elle le quitte. L’auteur peine Ă se reconstruire, d’autant plus que son nouveau roman sur la conjuration de Catilina n’avance pas et que, lĂ encore, c’est le vide. Mais puisque, selon les Ăcritures, on ne peut faire son deuil plus de « trente jours et onze mois » sauf Ă y perdre son Ăąme, comment trouver une issue vers une autre vie ?  Serge Bramly (ArrĂȘte, arrĂȘte, NB dĂ©cembre 2013) propose une autopsie de la rupture. Ă cette occasion, il retrace sa vie depuis la Tunisie oĂč il est nĂ©, jusqu’au BrĂ©sil oĂč est nĂ© son fils, en passant par les mĂ©andres de la crĂ©ation et de l’Ă©dition. On sâĂ©loigne, dans ce roman, de la peinture classique dâun chagrin dâamour : son cheminement est certes dĂ©taillĂ© avec quelques longueurs, mais son expression, intimement imbriquĂ©e avec le travail, les impasses et piĂ©tinements de lâĂ©crivain, est originale. Et lâanalyse introspective, appuyĂ©e sur de riches rĂ©fĂ©rences littĂ©raires, donne une profondeur nouvelle Ă ce thĂšme. LâĂ©criture, belle, sensible, ne manque pas de rythme. (C.M. et A.Le.)
Pour Sensi
BRAMLY Serge