Ils sont français d’origine somalienne, installés à Cherbourg depuis presque dix ans ; le père a un métier, les cinq enfants sont scolarisés normalement. Alors, pourquoi Wafa, l’aînée, disparaît-elle avec sa petite soeur la veille de ses six ans ? Pourquoi la grand-mère régente-t-elle toute la famille ? Pourquoi le père et les frères sont-ils tenus à l’écart de ce qui se trame autour de Makeda, la petite dernière ? Une chape de silence écrase le groupe familial.
En évoquant la coutume de l’excision, ce roman poignant met l’accent sur le choix difficile imposé à de jeunes immigrés tiraillés entre deux cultures. Fuyant Djibouti et la famine, les parents de Wafa sont arrivés en France avec le poids de leurs traditions ancestrales, signes de leur identité. Ils y obéissent avec fatalisme, voulant ignorer leur côté cruel. Les enfants, élevés à l’école de la liberté, doivent choisir : laisser mutiler Makeda ou briser leur famille, qu’ils aiment par ailleurs. Le dilemme est bien exposé ; les caractères des héros fortement marqués soutiennent l’intérêt sans faiblir.