Pourquoi n’es-tu pas venue avant la guerre ?

Dans les années soixante, Héléna vit à Tel-Aviv avec sa fille Élisabeth âgée de dix ans. Juive polonaise, seule rescapée de sa famille, elle est à l’affût du moindre renseignement pour en retrouver un hypothétique membre et imagine un oncle d’Amérique qui enverrait un colis tous les ans. Voulant perpétuer le souvenir de la Shoah, elle regroupe quelques voisines pour pleurer leurs disparus à la lueur d’une bougie. À Yom Kippour, dans la synagogue, elle se tient au milieu des hommes, couverte d’une écharpe blanche, pour énumérer la longue liste de ses martyrs. En Israël les adolescents doivent raconter l’histoire de leur famille. Sa mère ne lui ayant jamais parlé de son passé, de son père, l’auteure a noté des anecdotes de son enfance qui relatent les difficultés de ces survivants ne parvenant pas à mener une vie « normale » dans leur nouvelle patrie. Sans sensiblerie, avec amour et un certain humour Lizzie Doron ébauche un portrait émouvant de cette mère fragile, courageuse, indomptable qui veut s’en sortie seule et perd pied quelquefois.