Pourvu que la nuit s’achève

HASHIMI Nadia

Dans un village afghan, Zeba, jeune mère de quatre enfants, est prostrée près du cadavre ensanglanté de Kamal, son mari tué à coups de hache. Présumée coupable, emprisonnée, livrée au verdict de religieux inspirés et d’un tribunal partisan, elle est défendue par Yusuf, avocat éduqué à New York, désireux de retrouver son pays natal et de le servir. Pourra-t-il connaître la vérité et la faire reconnaître ? Sauvera-t-il Zeba ?  Ce roman-feuilleton dense, écrit dans un style très narratif, retrace la vie quotidienne de villageois aux moeurs engluées dans le respect de la religion, la domination masculine, le poids de traditions familiales claniques et les regards du voisinage. Des secrets dévoilés dessinent les portraits de l’héroïne touchante et forte, sorcière bienfaisante, et du justicier qui s’interroge sur la personnalité réelle de l’accusée et découvre celle, horrifiante, de la victime. Au travers d’une enquête aux rebondissements imprévisibles, la romancière (La Perle et la coquille, NB juillet-août 2015) dénonce les injustices faites aux femmes, leurs incarcérations et condamnations abusives, leur silence imposé : pamphlet romanesque, naïf parfois, mais qui éclaire l’actualité sociologique actuelle d’un pays encore figé, insensible à la modernité. (A.C. et B.Bo.)