Cécile naît en 1968 dans un foyer parisien. Sa soeur Catherine est de huit ans son aînée. Son père, médecin généraliste, est originaire de la petite bourgeoisie. Sa mère, d’un milieu plus modeste, fille de marchands forains, tente de s’épanouir en femme au foyer. La vie quotidienne n’est pas rose entre un père fantaisiste et volage, une mère hypocondriaque, méritante et besogneuse, et une grande soeur peu bienveillante. Persuadée d’être dotée de Pouvoirs magiques, perpétuellement déçue par ses expériences professionnelles et sentimentales, Cécile cherche sa place dans la vie jusqu’à quarante ans… Les deux premiers romans de Cécile Reyboz (Pencher pour, NB janvier 2010) n’étaient guère convaincants. Celui-ci, ostensiblement autobiographique, l’est bien davantage. Fine observatrice, hypersensible, intuitive, elle excelle à décortiquer dans un style très particulier – mais parfois alambiqué – les défauts et les qualités de ses personnages. Elle analyse ses états d’âme, ses désillusions, ses faux-pas. Sous sa plume précise, incisive, nuancée de tendresse, le couple parental aux tempéraments si opposés, la soeur cassante et peu affectueuse, les personnages secondaires sont étonnamment vivants. À cette galerie de portraits familiaux s’ajoutent une peinture sociale savoureuse et le témoignage très juste d’une époque. Un vrai-faux roman intimiste réussi. (J.D. et M.-N.P.)
Pouvoirs magiques
REYBOZ Cécile