Préhistoires

Les petits textes sont à la mode, occasion de sortir des tiroirs des écrits sans prétention, des recherches, des expérimentations, de toucher les lecteurs que l’épaisseur du volume rebute. Rouaud est connu et n’a à convaincre personne de son talent. Ses Préhistoires sont à considérer comme un jeu de mots amusant. L’Histoire à proprement parler n’avait pas commencé – ses héros sont pré-historiques – et certains de ces textes datent d’une époque où l’auteur n’avait pas encore entrepris de raconter ses propres histoires dans des romans. Des écrits antérieurs à l’écriture, pourrait-on dire.  “Paléo-circus” décrit avec humour l’activité fébrile et inventive des premiers hommes et imagine le hasard de la découverte du dessin. “La caverne fantôme” restitue la fascination des hommes des cavernes à explorer ce lieu magique que devait être pour eux la terre souterraine. “Le manège de Carnac” tente une explication métaphysique des alignements bretons. On y retrouve la phrase longue cherchant à tout dire qu’affectionne l’auteur ainsi que sa tendresse pour la condition humaine. Un petit texte distrayant, ne manquant pas de charme.