Première Dame

SERBERG Amélie

Pavel est ambassadeur des États-Unis à New Delhi ; un appel pressant de son numéro deux vient perturber sa gueule de bois : celle qui l’attend, qui l’appelle au secours après avoir eu le plus grand mal à trouver l’ambassade, c’est la femme du pire dictateur du monde, et elle veut un permis de séjour aux USA. Comment gérer diplomatiquement une situation aussi explosive ? La première dame porte des traces de strangulation.

Éléments essentiels de ce premier roman, l’histoire personnelle de la femme, son ascension brutale, sa vie conjugale gérée d’une main de fer par l’éminence grise de son mari, sa quête d’enfant ; le livre commence péniblement, dans la touffeur indienne, comme une épreuve imposée à un ambassadeur insolite et bringueur, si peu conventionnel, avec, de manière continue, des allers-retours entre présent et passé. On s’ébranle doucement, lenteur administrative exige, mais peu à peu, la confrontation entre des visions antagonistes du monde éclate, avec des dégâts collatéraux, et les ripostes précèdent souvent les attaques ! On a parfois du mal à repérer qui parle, mais les péripéties, en s’accélérant, tiennent en haleine jusqu’au bout. Un roman d’espionnage bien bâti, inspiré par la fille de Staline et porté par l’ambition manifeste de dénoncer les pratiques inhumaines des régimes totalitaires. (E.B. et A.K.)