Prends ça dans ta gueule !

Ex-détective et ancien boxeur, socialo anarchiste, Chérif Zarbi est embauché dans le centre logistique d’une grande marque de sports pour mettre à jour les différents vols et trafics constatés. Mais, bien vite, il se range du côté des coupables, ses nouveaux collègues, et s’oppose au fils du patron. Révulsé, il le kidnappe, lui promettant le pire si plus de justice sociale n’est pas accordée par la marque à ses ouvriers, nouveaux esclaves modernes… La gendarmerie locale l’interroge sur l’affaire, mais les yeux de braise de la gendarmette de service font dévier le cours de l’intrigue. Ce récit d’un père en cavale à sa fille, née par la suite, alterne comme un match de boxe les “reprises” sur l’entrepôt et l’enquête avec les “pauses” en compagnie de l’otage ; le rythme est soutenu, le style moderne et percutant ; la construction déroute un peu au début mais l’histoire prend corps à mesure, s’éclairant à la fin de façon inattendue. Guillaume Chérel mélange à nouveau l’actualité et l’histoire, un peu comme dans son précédent roman sur la famille Hemingway, Les pères ne portent pas de robe (NB avril 2005).