En cette fin de juillet 1914, la riche aristocratie d’Europe se prélasse dans un hôtel de luxe à Venise. Son directeur tombe sous le charme d’une belle et jeune marquise autrichienne, très libertine, qui cache un terrible secret. Sujet à des rêves, il perçoit l’imminence de la catastrophe et s’interroge sur les raisons de la présence de la séductrice. Un jour, il doit annoncer à ses clients et son personnel que la guerre est déclarée. Les clients plient bagage. Perdra-t-il aussi sa belle ? Ce court roman d’Andrea Molesini (Le printemps du loup, Nb octobre 2014), vénitien d’origine, nous plonge, avec beaucoup de finesse, à la fin de la Belle Epoque, dans un univers peuplé de « somnambules » qui savourent leurs dernières bulles de champagne dans cette ville unique. On aime la construction du récit en trois actes comme dans une tragédie, le style alerte, à l’instar de la « bora », ce vent vif qui souffle sur les rives adriatiques. Mais l’intrigue, peu originale, est bien mince tout comme les personnages principaux, à peine esquissés, sans profondeur. Dommage ! (P.B. et M.Bo.)
Presagio
MOLESINI Andrea