Les grandes vacances, au bord de la mer : une grande famille avec parents, oncles et tantes, une ribambelle dâenfants dont Ămile, le jeune narrateur, Tintin, le papi dâĂva qui est un peu perdu depuis quâil a perdu sa femme et Neuneuil, le chien perdu quâon a trouvĂ©, lâhiver dernier⊠En revenant de la plage, Ă la queue leu leu, en faisant le train, on a ramenĂ© par mĂ©garde un enfant tout joli, qui, sans doute, sâĂ©tait perdu. Ămile lâaurait bien gardĂ© mais les adultes en ont dĂ©cidĂ© autrement : on lâa rendu Ă ses parents soulagĂ©s de lâavoir retrouvĂ©. Et ce nâest pas fini !
Sur fond de bel Ă©tĂ©, avec ses rituels de plage, ses horaires approximatifs, ses siestes obligĂ©es et ses repas prĂ©parĂ©s comme par magie par des adultes responsables, la vie file en pente douce. HervĂ© Giraud fait vivre avec une belle Ă©nergie cette tranche de vie oĂč sâenracinent les souvenirs et la confiance dans la vie. Il faut un incident pour quâil y ait une vraie histoire : câest la rocambolesque erreur de comptage des enfants qui crĂ©e lâĂ©vĂ©nement ! Sans rien dramatiser car le propos de lâauteur nâest pas lĂ : on retrouve gĂ©nĂ©ralement ce quâon croit avoir perdu, y compris le plaisir de vivre quand la perte est irrĂ©versible. Un roman plein de gaietĂ© pour parler en mĂȘme temps de ce qui doit nous angoisser tous : la peur dâĂȘtre seul. (C.B )