Preuves d’amour

Lorsque D.D.Warren et son collègue arrivent sur la scène du crime, l’agent Tessa Leoni, blessée, reconnaît avoir abattu son mari pour se défendre. La cause est entendue : légitime défense. Pourtant, des zones d’ombre subsistent : la petite fille adorée de la policière a disparu, le conjoint n’a aucun antécédent de violence… Les déclarations de la jeune femme sont évasives. Les deux enquêteurs doivent démêler l’écheveau très embrouillé de cette affaire comportant faits avérés, fausses pistes et manipulations rusées. Lisa Gardner retrouve son héroïne (Les morsures du passé, NB octobre 2012), détective intransigeante mais attachante du fait de sa prochaine maternité, ici confrontée à la victime (ou la coupable), également policière, forte et prête à tout pour son enfant. Le face à face de ces deux femmes, opposées mais pas si différentes, est l’un des intérêts du livre. Bien maîtrisé et écrit à deux voix – celle du narrateur qui suit les investigations et celle de Tessa qui distille ses réflexions – le récit avance pas à pas, d’indices en rebondissements, et le suspense tient jusqu’au bout. Certes, l’intrigue souffre de lenteurs et flirte parfois avec l’invraisemblance, mais le roman réunit avec efficacité enquête policière et tension psychologique.