Madame Domenico est séduisante, trop sans doute pour le repos de la banlieue pavillonnaire qu’elle habite. Elle aide gentiment Lindbergh, son petit voisin, pour ses devoirs et celui-ci côtoie ainsi monsieur Domenico, d’une tyrannie jalouse qui l’amène à une surveillance brutale et des interrogatoires incessants. Mais voici que de douteux inspecteurs viennent proposer leurs services pour débarrasser le quartier de termites, paraît-il menaçants. Les maisons s’effriteraient-elles ? Enfermé par hasard dans le grenier des Domenico, c’est l’enfance de Lindbergh qui s’effrite lorsqu’il assiste incognito aux relations sadomasochistes de monsieur et madame Domenico, puis aux ébats amoureux de son père avec la belle voisine.
Ce court roman, qui a pour narrateur l’enfant pris au piège d’adultes tristement ordinaires, est d’une tranquille uniformité rappelant Le Cours classique (NB avril 1995). Le récit descriptif, au jour le jour, cache derrière une simplicité apparente la complexité des relations humaines : le désir et ses perversions, la volonté de puissance, la duplicité des uns, la tristesse des autres. La vie, en somme, ramenée au commun dénominateur d’une humanité moyenne…