AgrĂ©gĂ©e dâhistoire, enseignante Ă lâuniversitĂ© de Paris 1, RaphaĂ«lle Branche est spĂ©cialiste de la guerre dâAlgĂ©rie. En explorant le cas des prisonniers du FLN, elle poursuit le travail dâanalyse nĂ©cessaire Ă la connaissance dâun conflit toujours sensible. Avoir des prisonniers permettait au FLN de faire reconnaĂźtre lâinsurrection comme une vraie « guerre » par les instances internationales et par la France qui sây refusait. Il utilisait aussi les captifs pour impressionner les populations, en AlgĂ©rie comme en mĂ©tropole. Des centaines de Français, militaires et civils, partagĂšrent les dures conditions de vie de leurs geĂŽliers (longues marches de nuit, manque de nourriture et de soinsâŠ) qui expliquent, plus que les exĂ©cutions, le fort taux de mortalitĂ©. Lâhistorienne raconte le dĂ©sarroi des familles devant le mutisme de lâarmĂ©e. Puisant ses sources dans les archives, elle fait aussi appel aux souvenirs de prisonniers survivants. Ces expĂ©riences individuelles, douloureuses et souvent refoulĂ©es, teintent dâĂ©motion un travail universitaire trĂšs fouillĂ©.
Prisonnier du FLN
BRANCHE Raphaëlle