Prisons

« Fleury » comme disent ceux qui sont familiers des lieux ! La prison de Fleury-Mérogis accueille Frédéric, dealer et « Black », cueilli par la douane à sa descente du Thalys, à Paris. Il se lie d’amitié avec un compagnon de cellule, un « Feuj », avec qui il va passer six mois…  Curieux roman : il balance entre témoignage de première main sur le monde carcéral et roman d’initiation, il enchaîne récit à la troisième personne et immersion dans la langue de la détention, ponctuée de « wesh », il associe cheminement spirituel et profession de foi en la maîtrise de la langue comme viatique absolu, comme rempart contre toutes les dérives délinquantes violentes. Le texte chemine, parfois trop démonstratif, souvent excessif comme un plaidoyer, mais touchant par un enthousiasme à l’efficacité duquel on aimerait croire. D’une centrale, on peut s’évader, en colère ; des prisons de l’esprit qui polluent toutes les relations humaines, on ne peut sortir que par un travail sur soi, un long travail de cheminement vers autrui qui passe par la lutte contre sa propre intolérance !  (C.B. et T.R.)