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1822 : un navire négrier est arraisonné par l’Angleterre, qui interdit avec rigueur l’esclavage depuis 1807. Son armateur fait l’objet d’un procès à Nantes, plaque tournante du trafic. En France, la loi de 1817 était appliquée avec indifférence et indulgence. Cette fois-ci le pays s’émeut – tardivement – du caractère inhumain de l’esclavage. L’armateur sera-t-il condamné ?
À regarder l’impressionnante documentation citée, Marc Tardieu semble avoir une connaissance exhaustive de la traite des Noirs et de la prospérité qu’elle valut à la ville de Nantes. Mal construit, avec des personnages maladroitement plantés dans le décor, son roman déçoit d’autant plus qu’on y apprend beaucoup de détails intéressants, mais insuffisamment fouillés, sur ce “commerce” florissant dont toute la ville – armateurs, négociants, notables, autorités religieuses – a été complice par intérêt ou par lâcheté. On reste donc sur sa faim. À vouloir concilier l’historique et le romanesque, l’auteur a plus ou moins desservi l’un et l’autre.