Profanes

BENAMEUR Jeanne

Octave Lassale, quatre-vingt-dix ans, vit seul dans sa grande maison. Il décide d’engager quatre personnes à son service pour l’aider dans sa fin de vie. La présence de ces accompagnateurs scande les journées du vieil homme qui laisse ses souvenirs affluer. Par le biais de ces destins croisés, il cherche surtout à échapper au chagrin qui le mine depuis tant d’années : la mort accidentelle de sa fille dont il n’arrive pas à faire le deuil… Jeanne Benameur nous ré-enchante après Les Insurrections singulières (Livre du Mois NB janvier 2011). Ce dernier roman, s’il s’intitule Profanes, touche en fait au sacré. Sous la plume si poétique de l’écrivain, la pâte humaine de ses personnages prend une vie, un élan et une intensité rares. Ces cinq parcours avec leurs manques, leurs douleurs et leurs espérances, sont criants de beauté et de vérité. Des liens se tissent en demi-teintes des ombres se dessinent en clair-obscur, et à tâtons, les vies se construisent ou se terminent. Avec le doute pour guide mais aussi la lumière. Et quand la mort arrive, c’est pour mieux célébrer la vie. Voici un hymne magnifique au dialogue intergénérationnel et à l’espérance.