Profession romancier

Haruki Murakami (Le Meurtre du Commandeur, NB décembre 2018) évoque son travail d’écrivain dans cet essai qui regroupe des chroniques publiées dans le magazine Monkey Business et d’autres textes de nature autobiographique. Sur le mode parlé du conférencier, le célèbre auteur japonais fait entrer dans le cabinet noir de la création, là où le travail opiniâtre se marie avec la magie du verbe et la joie d’écrire. Écrire… mais quoi ? Murakami donne les clés de ce douloureux mystère, le plaisir d’écrire et la liberté dans l’écriture, l’importance du lecteur, un travail régulier et obstiné. Le métier d’écrivain est spartiate. Cependant son propos va plus loin, lui dont la pudeur à s’exprimer dans les médias est légendaire. Dans Profession romancier, il tance à sa manière – humilité et tact – le monde littéraire. Critiques, éditeurs, distributeurs, attribution des prix… ainsi que le système éducatif nippon et l’apprentissage des langues étrangères sont pointés du doigt. L’auteur mythique se dévoile dans ces pages passionnantes que les apprentis romanciers devraient lire.  (C.Go. et A.M.)