Après son divorce, Jason se retrouve seul dans une banlieue sordide. Devant son écran d’ordinateur, il plonge dans ses souvenirs d’enfance, en Estonie, pays sombre et lointain. À partir de quelques flashs, il imagine la vie rude de sa famille, dans la maison Fären qu’il a si peu connue. Mais le quotidien reprend le dessus avec les combats modernes : Roms, virus H5N1, sans- papiers… Malgré une vieille tante étrange qui le relie au passé, un ami et une fille qu’il aime et voit épisodiquement, Jason ne se sent à sa place nulle part… Après le dernier tome (Pense à demain, NB juin 2010) de sa saga familiale, Anne-Marie Garat change de registre. Voici deux histoires, étroitement entrelacées, liées par les caprices de l’Internet qui apparaît comme une porte ouverte sur le passé intime du narrateur. Une amère et piètre vie, se cognant à tous les écueils d’une société trop dure, trop rapide, trop exclusive, trouve un exutoire dans des souvenirs touffus empreints de mystère. Certes, la langue est très belle : riche, imagée, rythmée, comme un slam déclamé, poésie des cités. Mais le lecteur peut se perdre dans l’avalanche de mots…
Programme sensible
GARAT Anne-Marie