Jalousie, mensonges, perversitĂ©, sadisme, violence : lâobscur est sans doute un des substrats de lâoeuvre de Proust. Avec une obstination dĂ©licate et beaucoup de finesse, Diane de Margerie sâemploie Ă explorer ce gouffre. Ainsi chemine-t-on Ă sa lumiĂšre dans les souterrains, les grottes, les caves sombres, les cabanes closes dâune oeuvre immense. Non seulement Ă la recherche du temps perdu, lâouvrage le plus connu, mais aussi Jean Santeuil, Les plaisirs et les jours, etc. Travail Ă©norme, analyses subtiles qui sâinsinuent dans les obsessions de Proust, visitent son enfer, soulignent aussi pour notre plaisir son usage gĂ©nial de la botanique ou de lâentomologie, ou encore ses affinitĂ©s avec Thomas Hardy et Gustave Moreau. Les citations abondent, bien sĂ»r. Le plaisir Ă©prouvĂ© Ă se plonger alors dans la musique de la phrase proustienne, Ă suivre les sinuositĂ©s dâune pensĂ©e qui ne cesse dâouvrir Ă chacun de nouveaux paysages, fait presque regretter la virtuositĂ© du guide, façonnĂ©e par sa sensibilitĂ© propre, son imaginaire et ses fantasmes. Une exĂ©gĂšse Ă lâintĂ©rĂȘt littĂ©raire Ă©vident.
Proust et l’obscur
MARGERIE Diane de