Psychotropes et tueries de masse

LENGLET Roger

Massacres familiaux, crashs d’avions intentionnels, tueries inexplicables, attentats-suicides, enfants-soldats d’une cruauté indicible, ces phénomènes alarmants se multiplient dans le monde, les États-Unis étant largement en tête avec une tuerie de masse quasi quotidienne. Il semble que ces actes barbares soient généralement commis, voire induits, par l’usage immodéré ou commandité de psychotropes divers, au premier rang desquels se trouvent les benzodiazépines et antidépresseurs. Les notices de ces médicaments signalent le risque d’agressivité et de suicide, et pourtant ils sont de plus en plus prescrits et consommés avec insouciance.  Roger Lenglet, philosophe de formation, est journaliste d’investigation (L’affaire de la maladie de Lyme : une enquête, NB juin 2016). Il décrit avec minutie les différentes formes de déviance mortelle et la découverte, chez beaucoup de ces criminels et suicidés, de la prise de substances médicamenteuses agissant sur le comportement, sans cependant que ce facteur soit bien pris en compte par la société. Son enquête décrit ainsi une pharmacopée mortifère : anxiolytiques, somnifères, potentialisateurs d’éveil… Les groupes terroristes, tel Daech, utilisent largement des drogues (cocaïne, LSD, amphétamines), mais les armées régulières ne sont pas en reste et recherchent des produits améliorant les qualités des combattants. Si l’alerte est salutaire, ce livre documenté, apocalyptique et systématique, n’est pas toujours très digeste. (E.G. et A.Le.)