Ă travers le monologue dâun ouvrier tourneur du 20Ăšme arrondissement, Tardi retrace les trois premiĂšres annĂ©es de la grande guerre pour mieux en exprimer lâhorreur. Ă lâenthousiasme du dĂ©but, partagĂ© des deux cĂŽtĂ©s, soulignĂ© d’un dessin riche en couleur, succĂšde la boucherie et la barbarie des tranchĂ©es qui au fil du temps devient dans le dessin de plus en plus gris et sombre. Rien nây manque : lâinconscience des politiques et des Ă©tats-majors, lâincompĂ©tence des officiers, la fraternitĂ©, la misĂšre et la boucherie des « poilus ».
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Du meilleur Tardi, avec lâaide de lâhistorien Jean-Pierre Verney qui ajoute dix-huit pages dâun journal avec des photos de lâĂ©poque. Le dessin, riche en dĂ©tails et en suggestions exprime mieux que des mots la bĂȘtise et lâhorreur de cette guerre. Le monologue de notre poilu, un peu naĂŻf, mais profondĂ©ment vrai ajoute une touche dâhumanitĂ© dans cet enfer. Il y a mĂȘme un glossaire des mots des tranchĂ©es. Ă conseiller absolument.
C.D. et X.B.Â