Le jeune Jean-Marie Lambert arrive au Havre le soir de Noël 1956 et par hasard sauve Gusto Hauchecorne attaqué par trois agresseurs. Ce geste lui vaut l’amitié indéfectible de la famille, la mère, catholique pratiquante, le père, Gusto communiste convaincu, les trois fils et la petite dernière, Lilo. Les hommes Hauchecorne sont dockers et fiers d’appartenir à cette caste cégétiste. Leur solidarité est sans faille, ils ont leurs surnoms, leur vocabulaire, leurs rites et des privilèges incontestés. Jean-Marie y est bien intégré avant que Lilo, amoureuse, ne découvre son secret. Mais les temps changent. Les jeunes aspirent au confort et les anciens voient arriver les “progrès” de la modernité avec inquiétude, dans un port reconstruit et transformé.
Martine-Marie Muller (L’homme de la frontière, NB juin 2005) fait partager à son lecteur les joies simples, les espoirs, les déceptions d’une classe ouvrière confrontée à une transformation radicale. À travers des personnages sympathiques, au sein d’un quartier populaire, elle réalise une fresque particulièrement réussie d’une époque de mutation sociale entre 1956 et 1974.