1933. Peu avant ses dix ans, Anna doit quitter Berlin où les élections n’augurent rien de bon. Avec sa mère et son frère, elle gagne discrètement la Suisse où son père les a précédés. Puis c’est la France où un collègue journaliste et sa femme aident la famille à s’installer. Le père place quelques articles mais la crise sévit. L’occasion se présente de gagner l’Angleterre et un travail mieux rémunéré. Anna est au centre du roman, petite fille chassée brutalement de chez elle, contrainte d’abandonner ses jouets et surtout son lapin rose. Dynamique, soucieuse de bien faire, elle ne se laisse pas rebuter par l’accueil de certains et s’applique à apprendre le français. Sa mère, plus douée en piano qu’en travaux ménagers, progresse grâce à l’amie française, vraie fée du logis. Ces juifs non pratiquants, bien intégrés socialement, sont sauvés par le pessimisme du père qui anticipe la tragédie sans en soupçonner l’ampleur. Pour Anna, c’est un parcours initiatique, elle n’est plus une petite fille quand elle traverse la Manche. Un quotidien de réfugiés politiques, toujours propre à toucher aujourd’hui. 10-12 ans et pour tous. Paru en 1971, en 1987 en français à l’École des loisirs. Cette nouvelle édition est pertinente. (R.F. et F.E.)
Quand Hitler s’empara du lapin rose
KERR Judith