L’enfant part dans sa chambre, s’imagine vieux pachyderme à la canne menaçante. Quand je serai très vieux je ne toucherai pas à mes brocolis, je dirai que je n’ai pas faim ! Personne ne m’obligera à manger ! Je pourrai dire plein de gros mots. Je dirai que c’était mieux avant. J’aurai toujours raison (sur tout !) Pouvoir faire ce qui plait, ne plus tenir compte des conventions sociales. Un regard d’enfant sur les adultes vieux, très vieux, très très vieux. Plus il avance dans sa réflexion plus son imaginaire s’emballe : partir coloniser une autre planète ou démonter la tour Eiffel pour en faire un squelette de dinosaure. Derrière ce cahier de revendications à l’autonomie et la liberté, une observation lucide teintée d’impertinence, jamais méchante, pointe le comportement des « grands ». Une illustration toute bleue fin trait de stylo, léger, appuyé ou estompé avec quelques taches au crayon de couleurs vives, animent l’image faite d’une juxtaposition, un entrelacs d’objets divers où charentaise, fauteuil roulant et carte à jouer voisinent avec robot et ours en peluche. Avec sa chute sage et élégante, un album sensible et amusant. (A.T.)
Quand je serai très très vieux…
KA Olivier, CHAIX Carole