À quatre ans, Rashmila a été choisie pour être une Kumari, l’incarnation pré-pubère d’une déesse enfant protectrice du Népal. Mais elle ne doit jamais être en contact avec du sang. Or elle voit son rôle de Kumari brusquement interrompu par une blessure au poignet, dont l’origine semble un douloureux secret pour elle. Elle tente de se réadapter au quotidien d’une préadolescente ordinaire, ayant le droit de rire et de pleurer. De se poser des questions aussi alors que sa grand-mère, la seule personne à l’appeler encore sa « petite déesse », s’affaiblit de jour en jour.
Le récit débute quand Rashmila a réintégré le foyer de ses parents depuis quelques temps déjà. Il analyse paisiblement la psychologie de la préadolescente, l’évolution progressive entre le regret insurmontable d’avoir perdu un rôle incomparable et l’enjeu de redevenir comme tout le monde ou presque, de retrouver amis et famille, plus attentifs qu’elle ne le croyait. Le destin de Rashmila fait découvrir de l’intérieur des aspects peu connus des traditions religieuses népalaises, et reflètent certaines interrogations sur le devenir de chacun. Dans un style direct, sans heurts et sans temps mort, un bon roman pour les jeunes autour de 9 ans.